CENDRILLON de Joel Pommerat
Mise en scène : René Migliaccio
Distribution: Louise Boisvert (La Fée), Pascale Brochu (La soeur la grande, fille de la belle mère), Zachary Evrard (Le Prince),Yves Fortin (Le Père de Cendrillon / Le Roi),
Margo Ganassa (Cendrillon), Jennifer di Pietro (La soeur la petite, fille de la belle mère), Ève Sévigny (La belle mère, future nouvelle femme du père de Cendrillon).
UN RÉSUMÉ
De siècle en siècle, avec Perrault en 1697, les Frères Grimm en 1812 et Joël Pommerat maintenant, Cendrillon appartient à notre inconscient collectif, un ouvrage mythique destiné aux enfants et aux adultes. L’histoire originelle tourne autour d’une fillette qui, devenant orpheline de mère, se retrouve en proie à l’intimidation d’une mauvaise belle-mère et ses deux filles aussi stupides que désagréables. La Cendrillon de Joël Pommerat fait preuve d’un caractère fort et résilient, hantée par l’image de sa mère défunte à laquelle elle se rattache et coupable d’avoir survécu à cette disparition. Elle s’oppose à son exécrable belle-mère, faisant semblant de se plier à ses demandes et montrant une attitude forte envers les sarcasmes de ses deux filles. Son père est une figure absente et soumise. La libération viendra de l'invitation au bal donné en l'honneur du jeune prince qui souffre lui aussi de la disparition de sa mère. Les deux âmes en peine et solitaires vont se rencontrer et le désir de vivre vient ranimer leur existence. Les enfants, un jour ou l’autre, peuvent faire face à des expériences parfois difficiles : le manque, l’absence, la perte, le silence, la jalousie, l’envi, la méchanceté. C’est pendant ces périodes éprouvantes que l’enfant grandit de caractère et détermine sa condition humaine future
CALENDRIER DES REPRÉSENTATIONS
École Secondaire Liberté-Jeunesse, Montréal
le 1er Février 2018
Maison de la Culture Villebon, Beloeil,
le 22 Février 2018
Cahier Pédagogique
CENDRILLON SELON POMMERAT
« Je me suis intéressé particulièrement à l’histoire de Cendrillon, à la thématique où tout part du deuil, de la mort. C’est la question de la mort qui m’a donné envie de raconter cette histoire, un conte moderne parce que je trouvais que ce point de vue éclairait les choses d’une lumière nouvelle: une histoire qui parle du désir au sens large par opposition à la mort dont on parle peu.
Les contes relèvent d’un parti pris d’écriture qui consiste à chercher à décrire des faits fictionnels comme s’ils étaient réels. Le conte décrit des relations humaines fondamentales, c’est à dire la famille qui est le premier système social. Comme auteur, avant de m’ouvrir et de m’interroger sur la société entière, j’ai eu besoin d’observer cette petite structure sociale qu’est la famille. Dans les contes, si la famille est si présente, c’est bien parce que tout part de là, que toute destinée humaine y prend source. Ce qui est important si l’on veut raconter l’humanité. »
LES THÉMATIQUES
“L’intimidation”
Cendrillon se retrouve en proie à l’intimidation d’une mauvaise belle-mère et ses deux filles aussi stupides que désagréables. La belle-mère et les deux filles essaient de dominer Cendrillon de façon répétée par des moqueries et par le rejet de ce qu’elle est et représente; une relation de pouvoir qui blesse et qui dure tout au long de la pièce. Cendrillon de Pommerat fait preuve d’une grande force de caractère en répondant avec fermeté au harcèlement et l’intimidation qu’on lui fait subir. Ce type de réaction peut se montrer exemplaire pour tout enfant ou jeune adulte qui doivent affronter une telle problématique.
« La perte/Le deuil »
Le deuil est sujet à évitement la plupart du temps. Pourtant grâce à une vision globale positive d’espérance et même d’immortalité, on acquiert la maturité de l’état adulte, accédant à un niveau supérieur dans la quête de l’autonomie. Notre existence est parfois parsemée de deuils qui nous permettent aussi de développer la résilience dans notre vie. Le fait de parler de cette question, permettra d’en faire un passage réussi, d’apprivoiser le deuil afin d’en faire non pas un ennemi à combattre mais un allié. Être conscient de l’existence de la mort permet aussi de développer l’empathie envers soi et envers les autres.
“La question d’être soi”
Le conte parle donc du sujet qui a trait à la condition humaine, à l’identité. Dans un mouvement qui au fil de la croissance, va de l'extérieur vers l'intérieur, du questionnement à l'engagement pour la réalisation du Soi. Comment l’enfant – un être qui appartient d’abord à la génération dont il est issu, parvient-il à faire le tri des valeurs transmises, pour les incorporer dans la construction de son identité future et prendre sa place parmi ses contemporains.